Etre bénévole dans un refuge pour animaux en Tanzanie, c’est l’expérience que j’ai eue la chance de vivre en 2021, malgré le contexte sanitaire. Le refuge dans lequel je me suis rendu est une petite structure qui mérite encore plus d’aide qu’il n’en reçoit déjà et c’est la raison pour laquelle j’écris cet article aujourd’hui.
Le refuge dans lequel j’ai fait un bénévolat recueille principalement des chiens et des chats. Autant dire que ce n’est clairement pas le type d’animaux que je pensais aider en venant dans cette partie de l’Afrique et pourtant cette expérience reste encore aujourd’hui l’une des plus belles que j’ai pu faire. C’est en écoutant l’histoire du refuge et les locaux, que j’ai compris tout l’intérêt de les aider en Tanzanie.
Le refuge
Le refuge s’appelle Mbwa Wa Africa, ce qui siginie en swahili « Les Chiens d’Afrique ». Dans le refuge vous pouvez trouver des chiens, des chats, mais également des cochons d’Inde et même des chèvres. Des animaux qui pour la plupart n’ont pas eu de chance et cherchent leur famille pour la vie ! Parmi eux on retrouve des chiots de tout juste une semaine, des chiens adultes à 3 voir 2 pattes, ceux qui ont déja connu une famille, ceux qui viennent de la rue, ceux qui ont été abandonné ou ceux que l’on a trouvé dans la rue, blessé… Bref, vous l’avez compris, il y a plein d’histoires différentes au Mbwa Wa Africa.
« Mbwa wa Africa Animal Rescue a été fondé par Sandra Kliegelhoefer et son mari, Jens Fissenebert.
En 2002, Sandra, Jens et leur chien agé de 10 ans, Luca, ont chargé leur Land Rover et ont commencé un voyage qui les a mené en Afrique. En cours de route, ils se sont arrêtés pour s’occuper de plusieurs chiens perdus, abandonnés et blessés, en adoptant finalement cinq d’entre eux avant de s’installer dans leur maison actuelle à Usa River, Arusha, en Tanzanie. Petit à petit ils ont commencé à prendre de plus en plus soin des chiens dans leur communauté, c’est ainsi que Sandra et Jens ont créé Mbwa wa Africa, un refuge pour animaux et sans euthanasie, qui se concentre sur les soins aux animaux et leur trouve des foyers pour la vie.
En 2015, le projet a été étendu pour inclure des campagnes de vaccination contre la rage, des cliniques de stérilisation et le premier cours d’éducation sur le bien-être animal a eu lieu dans une école primaire locale. »
Une belle histoire qui ne fait que grandir au fur et à mesure des années. Aujourd’hui le refuge fait appelle à des bénévoles (principalement d’Europe), mais également des locaux qui sont employés par le couple.
En plus de s’occuper des chiens du refuge, ils vaccinent et stérilisent un grand nombre de chiens et chats aux alentours. Ils ont régulièrement des missions dans les écoles ou auprès de la population pour les sensibiliser aux animaux.
Leur prochain objectif est de construire une super clinique/refuge, situé dans un seul et unique lieu. Le but étant de moderniser, équiper et rendre l’espace plus pratique et plus sécurisant.
Il s’agit d’une petite structure, avec une 10/15aine de personne qui se relaient pour apporter tous les soins nécessaires aux animaux. Il y a environ une 50aine de chiens, moins d’une dizaine de chats, de cochons d’inde et de chèvres. Cela peut évidemment varier en fonction de la période, mais nous sommes loin des 200 ou 500 chiens que peuvent contenir certains refuges, et cela pour plusieurs raisons. Premièrement, la capacité physique du refuge ne permet pas d’en accueillir davantage, sans compter les moyens humains qui sont mis en place. Deuxièment, à Mbwa Wa Africa, on met également un point d’honneur à ce que les animaux soient habitués au contact humain, qu’ils ne soient pas craintif, et qu’ils soient prêts pour être accueilli dans leur nouvelle famille. Il s’agit d’une mission importante, qui est principalement réalisée grâce aux volontaires. Et cela porte ses fruits : tous les chiens adoptés se sont parfaitement adaptés à leur famille.
Le refuge est situé à la frontière du parc national d’Arusha, et se situe environ à 1h de la ville. Au plus proche, vous pourrez trouver USA River, avec ses vendeurs de fruits et légumes, ses restaurants et ses hôtels plein de charme. Pour se déplacer, c’est plutôt simple, on prend des dala dala sur les axes principaux (des vans bon marché où tout le monde s’entasse, sans horaire fixe évidemment. Mais il y en a très régulièrement), et des piki piki sur les chemins secondaires (des taxi-moto). Une fois sur place, on vous donnera les contacts des chauffeurs les plus fiables.
En termes de nourriture, il faut voir simple. Pas de nourriture transformée ou très peu, ici on cuisine. En base, on retrouvera le riz et les pâtes, et plein de légumes. Etant végétarienne je n’ai eu aucun soucis au niveau des repas, que j’ai toujours trouvé très bon. Petit bonus pour les chapatis, ces galettes ultra bonnes! A midi, il n’est absolument pas obligatoire de cuisiner au refuge, mais nous avions pris l’habitude avec une copine de nous occuper du repas, ce qui en faisait un moment conviviable.
Les missions
Tout d’abord sachez que venir pour 1 semaine n’a pas beaucoup d’intérêt pour le refuge, car il faut un certain temps avant de prendre vos marques, que l’on vous explique le déroulé d’une journée et tout ce qui va autour. Le but étant de pouvoir recevoir une aide et non pas monopoliser une personne tous les 3 jours pour en former une autre.. L’idéal est de pouvoir s’investir au moins 4 semaines. Si votre projet est plus court, mieux vaut en discuter directement avec eux, selon les périodes cela peut être intéressant.
Etre bénévole dans le refuge, c’est voir les animaux grandir, évoluer, se faire adopter. C’est aussi en voir d’autres malades, blessés, et malheureusement, parfois, mourir… C’est un up and down continue qui offre la plupart du temps de belles surprises.
Votre mission principale sera de vous occuper des animaux, de les promener, et de les rendre heureux. Plutôt sympa non ?
Vous arrivez le matin vers 9h (c’est à voir selon votre emploi du temps et le leur), et vous discutez avec les personnes sur place pour voir ce qui doit encore être fait. La plupart du temps, il s’agit d’aller promener tous les chiens (environ 40/50 selon la capacité du refuge à ce moment-là). On prend les chiens par groupe d’âge/d’affinité/de besoin. En solo, ou par groupe de 2 ou 3, on se retrouve à aller promener toute une troupe de chiens. Les balades durent environ 40-80 minutes et se passent dans les champs de maïs et la fôret d’à côté. De quoi changer les parcours à chaque balade et de varier les plaisirs. Les paysages changent au fil des saisons et vous aurez le plaisir d’apercevoir le Mont Meru et le Kilimanjaro lors de vos balades.
Au fur et à mesure des jours, vous allez retenir tous les prénoms des chiens, leurs histoires mais aussi leurs habitudes. Certains ont des histoires très intéressantes qui nous permettent de comprendre certains de leurs comportements, d’autres ont besoin de soin.
C’est ainsi que commence votre mission suivante : faire en sorte qu’ils ne manquent de rien, qu’ils aient reçu leur médicament ou leur creme, à changer leur bandage…
Votre journée continue ainsi, jusqu’à 16h environ. Le repas se prend aux environs de 13h. Les horaires varient en fonction de votre emploi du temps, des opportunités et des besoins. Généralement nous avions 2 jours de repos dans la semaine à définir en avance avec tout le monde. Les week-ends sont principalement réservés au personnel, mais cela peut être accepté pour vous permettre de faire une excursion par exemple.
La plupart des volontaires finissent par adopter un chien, et même si j’étais profondément persuadée de ne pas en faire partie, j’ai fini à mon tour par céder… l’article est en cours.
Le budget
Pour le budget, on vous demandera 388 euros pour 4 semaines et 97 euros pour chaque semaine supplémentaire. (440 et 110 dollars)
Cela inclus :
– La participation financière pour faire continuer à vivre le refuge
– L’hébergement dans une maison près de la clinique (à environ 20 minutes du refuge), proche de USA River, avec plusieurs chambres, un salon, une cuisine et une salle de bain
– Tous les repas (il y a eu beaucoup de changements de ce côté ces derniers mois, et il est possible que vous ayez même une personne dédiée à la cuisine)
Pour être très transparente, il vous restera donc à payer le transport quotidien entre la clinique et le refuge (compter environ 10 000 shillings par jour, soit environ 3,8 euros), votre forfait téléphonique (pour 30 000 shillings pour un mois vous êtes déjà très bien – environ 11 euros), et tous vos achats personnels (n’espèrez pas faire de grandes séances de shopping là-bas de toute façon).
Pourquoi demander une participation financière ?
Déjà, pour couvrir les coûts liés à l’hébergement, les repas et les services qui vous sont offerts.
Mais également pour participer financièrement à l’activité même de l’association – les opérations, les vaccins et stérilisations sont faits à titre gratuit pour les animaux de la région, mais cela à bien évidemment un coût, en plus de la structure, des salaires et des frais annexes.
Je sais que payer pour faire du bénévolat est souvent remis en question, mais pour moi il s’agit de participer activement et financièrement à une action. Sans parler du fait que vous payez pour l’hébergement et les repas, c’est aussi grâce à ces dons que le refuge peut continuer et développer ses actions. Plus vous restez, plus les coûts seront ammortis. Cette flexibilité est très appréciable une fois sur place, car 2 semaines de plus ne vont coûteront plus que 232 euros, tout confondu.
Mon expérience personnelle
Pour ma part, je suis passée via une association qui m’a soutenue dans mes démarches. J’ai vécu dans la maison des volontaires dans la ville d’Arusha et j’ai pu rencontré d’autres personnes à ce moment-là. J’avais un long trajet jusqu’au refuge (environ 1h aller), ce qui pouvait être problématique et fatiguant certains jours. Heureusement, il est possible désormais de séjourner directement à la clinique, qui se situe à 20 minutes environ du refuge ; ça change tout…. la suite de mon expérience, mon ressenti et mes actions dans un article à venir prochainement.
Mes petits conseils :
- Partez avec du spray anti-moustique
- Partez avec des vêtements que vous n’avez pas peur de salir (j’ai du me séparer de la moitié de mes vêtements en rentrant) – vous serez constamment entouré de chiens/chats
- Prendre un kway pour les jours de pluie
- Ne prenez pas de bottes de pluie avec vous (surtout par la saison des pluies), mais achetez-les sur place pour pas cher
- Insister pour obtenir le visa à $50 à l’aéroport, car il ne s’agit pas d’un travail et ils jouent sur ce flou pour vous demander de payer le visa à $200
- N’hésitez pas à leur dire que vous venez de ma part (Kelly), ils seront contents d’accueillir + de français !
Partir comme bénévole
Pour partir en tant que bénévole, il n’y a pas de prérequis très spécifique, comme vous pourrez le trouver pour d’autres missions ou pays. Ici, on vous demandera d’être à l’aise avec les animaux et d’être fiable. Préférez une disponibilité d’au moins 1 mois.
Pour une question de communication, vous devez être en capacité de comprendre l’anglais ou l’allemand. Les 2 langues parlées au sein du refuge, en plus du swahili.
Le pays vous demandera également d’avoir un vaccin contre la fièvre jaune (conseillé), la rage (conseillé pour cette activité même si peu de risque car ils sont tous vaccinés dès leur arrivé) et l’hépatite A (conseillé). Sur place, vous pourrez prendre un traitement contre le paludisme, qui est également conseillé, même si certains ne le prennent pas car ils ne supportent pas les effets secondaires.
Voici les étapes qu’il vous reste donc à faire :
- Contacter le refuge via leur formulaire : https://mbwa-wa-africa.org/volunteer/#1591313127322-e63aeacb-c7bc
- Leur poser toutes les questions nécessaires et se mettre d’accord sur les dates de votre arrivée et de votre séjour
- Faire vos vaccins (attention, certains se font en plusieurs fois)
- Booker un vol
- Prendre une assurance voyage (type Chapka)
- Etablir votre Visa à votre arrivée à Kilimanjaro (celui à $50, ne vous faites pas avoir!)
- Vivre votre expérience et tomber amoureux de tous les animaux sur place !
Et si vous ne pouvez pas vous rendre en Afrique pour le moment, mais souhaitez tout de même aider ce refuge, il est possible de faire un don via leur site.
A titre d’exemple : 10,00 € – Vaccination de 4 chiens contre la rage, 15,00 € – Nourrit un chien pendant un mois, 25,00 € – Nourrit un chien pendant un mois, y compris le coût de la nourriture et des soins humains. 30,00 € – Stérilise un chien.
Si vous avez la moindre question, le refuge pourra y répondre et je réponds évidemment à tous les éventuels commentaires :). Le refuge peut mettre plusieurs jours à répondre, pensez au fait qu’ils ne vivent pas en ville et que les coupures d’électricité peuvent être courantes (sans mauvais jeu de mots).
Jelly'magine 